27 mai 2009

Le stacking et ma BR

Vaste choix de sujets pour mon billet d'aujourd'hui. Voyons voir... de quoi vais-je bien pouvoir vous parler? De Bruel qui rachète Winamax? Mouais... De Gus Hansen qui ne sera pas aux WSOP parce qu'il veut voir la finale de Roland Garros? Bof, moi aussi je veux la voir et je n'en fais pas tout un plat.De mon accident qui me prive de l'usage de mes ligaments croisés postérieurs du genou droit? Trop personnel... Pas facile. Ah si, voilà! Cherchant un moyen de faire monter un peu ma BR sans jouer (parce que je suis trop nul, obv.), je suis tombé sur ça:

Le site Chip me Up, qui propose de servir d'intermédiaire pour stacker ou se faire stacker lors de tournois de poker. Intrigué par le concept, je me suis crée un profil très sommaire (je ne suis pas fan du fait d'exposer sa vie sur le net... -paradoxal pour un blogger, non?) et j'ai acheté mes premières parts, pour une modique somme, dans le buy-in de parfaits inconnus. Toutes les transactions financières se sont faites via PS et sa fonction de transfert d'argent. Mon premier investissement fut de 3$ et il m'en rapporta 19, mon poulain s'étant bien classé dans l'épreuve pour laquelle je l'avais soutenu. Le principe du site est simple: le vendeur (celui qui va jouer) met en vente un part de son buy-in, qu'il divise en actions à son gré. Par exemple, le mec veut jouer un 55$. Il met en vente 40% du buy-in, c'est-à-dire 22$. Il peut ensuite diviser ce pourcentage en autant de parts qu'il le souhaite, pour autant que leur valeur ne descende pas en dessous de 1$. Dans notre exemple, il décide de faire 22 parts à 1$. L'utilisateur (moi) achète une ou plusieurs parts. Maintenant, notre "poulain" fait un ITM et gagne 100$. Sur ce montant, 60% est à lui, soit 60$. Les 40$ restants sont divisés par le nombre de parts vendues. Ainsi, ayant acheté une part, je reçois (40/22)x1, soit 1.81$, toujours via PS (on peut cependant paramétrer cette option).
Si l'on veut se faire stacker, on doit alors créer un "event" de la même façon que décrite précédemment (pour ceux qui ont de la peine, remplacez "le mec qui joue" ou "le poulain" ou "le vendeur" par "moi"). Dans ce cas, on paie une commission de 1$ (pour le buy-in allant jusqu'à 109$ -ensuite c'est progressif, 2$ jusqu'à 200$, etc.) au site qui publie l'event et la met à disposition des inscrits. Le site propose également les profils des joueurs inscrits, avec des graphes de profits, de résultats, etc., ainsi qu'une messagerie, des "suivis" de vos joueurs préférés et un forum. Pour la petite histoire, Tony G est en train d'y vendre des parts pour l'event à 40'000$ des WSOP de cette année! Car oui, on peut même créer des event live...
Intéressés? Hop, c'est par là! Si vous vous inscrivez, n'oubliez pas de préciser que vous venez de ma part (ezeki4l), vous gagnerez un bonus de 3$ pour créer vos events (et je gagnerai quelque chose aussi, mais j'ai pas tout compris encore...).
C'est assez sympa de pouvoir regarder nos poulains jouer quand on sait qu'ils peuvent nous rapporter un peu de $. Je sais pas vous, mais moi, je sens monter en moi l'âme d'un agent de joueur, essayant de flairer le bon coup et de... faire monter ma BR!!

À l'attention de la clique belgo-suisse: faites-moi savoir si vous vous inscrivez et créez des events, je pourrais bien vous en prendre un p'tit bout!

Update: 20$ investis, 23$ récupérés jusqu'à aujourd'hui.

PS: je vous présente "Flop", le chat de mon frangin.

17 mai 2009

les misclicks et ma bankroll

Un tout petit message pour vous donner un aperçu de mon après-midi. Alors que je rédige un travail à rendre demain, je m'inscris à deux de ces fameux tournois satellites turbos avec rebuy. L'un à 11$+R, l'autre à 8.8$+R. Les tournois débutent et... oh, malheur, le 11$ n'est pas un turbo, il est doté d'une structure normale avec 15 minutes de level et rebuy possible pendant une heure, OMG! je me dis que je vais en avoir pour l'après midi et cette idée ne me réjouit pas plus que ça.

Le 8.8$ entre dans sa phase finale, juste avant la bulle, alors que je reçois AA. All-in, payé par deux joueurs. Paire de 6 et de 2 sont contre moi. Va bien! Sauf que le flop affiche x-6-6... Bye bye... Il me reste le 11$. Toujours pendant que je rédige mon travail, je ne joue qu'un d'un oeil, donc serré, ne m'attardant que sur les mains dignes d'intérêt. La période de rebuy est terminé et je monte, en deux coups, un stack bien fourni. Tranquille... La bulle arrive. TF pour 6 tickets à 215$. J'arrive au bout de mon travail et Word me cache la table de jeu. J'entends le petit "bip" m'indiquant mon tour, je clique sur la fenêtre Pokerstars et... calle les plus de 10'000$ de relance allin du joueur UTG... avec J4 !!!


Mega coup de chatte, je gagne le coup avec une rivière de l'espace. Un misclick qui rapporte gros! Je finirai par gagner mon ticket en m'offrant le luxe d'éliminer personnellement le dernier joueur:



Et voilà, 215T$ de plus. Et le plus beau? Ben, c'est que j'ai réussi à finir mon travail avant la fin du tournoi...

14 mai 2009

Rendez-vous raté

Suite à ce week-end riche en émotions (surtout du rire dû à la présence d'Arsène), je décide d'entamer ma semaine par des tournois dont le buy in dépasse ce que je peux me permettre en temps normal. J'ai plein de T$ à dépenser et je veux également tâter du niveau des joueurs à ces limites. Il est clair que ce n'est pas un ou deux tournois joués seulement qui vont m'apporter des indications précises sur ce point, ni me permettre de me situer par rapport à ce buy-in, mais l'envie est trop forte de jouer dans la cour des grands. Le programme sera le suivant : le Daily Eighty Grand (55$ de buy in), un 180 joueurs à 22$ l'entrée et le 11$ je-sais-plus-combien garantis de 21H00 sur PS. Je suis concentré comme jamais, bien décidé à faire une perf' dans l'un des trois tournois, et si possible dans le 55$. Celui-ci débute. 1er niveau sans souci, je ne joue qu'une main, que je gagne, et monte mon stack à 3'200. La table est bien aggro, un peu loose (c'est souvent le cas dans les premiers niveaux de blinds), les surrelances preflop sans la position sont légions. 55 au cut off, blinds 25-50. MP relance à 200, je call, nous sommes deux dans le pot. Le flop arrive : 9 - 5 - 3 rainbow. Youhouhou! Le relanceur initial check. Bizarre, pas de continuation bet... Je mise 325. Réflexion. Il calle. Turn 10, apportant deux coeurs au tableau. Il checke à nouveau. Hmmmm... À ce moment-là, je le mets soit sur une grosse paire qui veut me piéger, soit sur un set également. J'exclus la possibilité qu'il ait paire de 3 vu son raise preflop (quoique...). Il me reste TT+, 99, peut-être 88 encore. Un AJ+ n'est pas à jeter à la poubelle non plus, mais, sans continuation bet, ç'aurait été joué très weak de sa part. Je bet donc 650, insta raise à tapis de mon adversaire. Classique pour un set supérieur ou grosse paire en main. Mais laquelle de ces deux options vais-je privilégier? Time bank activated. Puis je me souviens de Phil Gordon: "Quand je flop un set, je ne me pose pas la question de savoir s'il y a possibilité d'un set supérieur...". Je calle en me disant que je suis souvent devant ici. Il me montre 99 pour un set supérieur. Merci Phil.
Quasi simultanéement, sur le 11$, je reçois JJ en HI. Je relance, surrelance du bouton, calle. Baby flop, je checke, il ouvre, je raise et me prends un tapis dans les dents. Je sens venir le QQ+. Pour une fois, le 3bet preflop n'aurait pas été "commis" avec air... Je suis, à la hauteur de mon tapis. Il retourne KK. Bye bye me!
Le 180 joueurs me donne une possibilité de bien finir la soirée, nous ne sommes plus que 40 pour 18 places payées. QQ au CO, relance, 3bet all in du BB. Easy call, même s'il me couvre légèrement. AK pour lui, qui touche son as à la rivière. Au lit, plus vite que prévu.

Les mauvaises rencontres se sont données rendez-vous chez moi ce soir. Comme si vous aviez un rencard avec votre toute nouvelle copine et que toutes vos ex étaient présentes dans le restaurant que vous avez choisi. Bon, ça peut être un bon plan en cas d'échec avec la nouvelle, mais c'est quand même terriblement gênant.
Je n'ai donc rien découvert réellement, il subsiste toujours un grand point d'interrogation sur mon niveau de jeu par rapport à celui des regs des 55$. Ma lecture m'a satisfait (même si je paie comme un âne) et, pour le peu que j'en ai vu, le style de jeu est un peu moins "sauvage" qu'en 5$, ressemblant plus à des parties live auxquelles j'ai pu participer dernièrement.


Conclusion de l'histoire: j'étais en forme au boulot le lendemain, j'ai bien dormi cette nuit-là.


Attention, petit lutin! Une mauvaise rencontre va arriver !!

11 mai 2009

Arsène Lupin et ma bankroll

Week-end sympa. Pas beaucoup joué, mais sympa quand même. Trois sessions en tout et pour tout. Et quand je dis trois sessions, le terme adéquat serait plutôt « parties ». Étonnamment, je joue peu le week-end, bien moins que la semaine. Faut dire que y a toujours un truc: un match de foot, un ou deux apéros avec les potes, la fête des mères,... comme si les gens étaient trop occupés la semaine et que toutes les activités cools venaient se greffer obligatoirement sur ces deux jours (ça s'appelle le travail? Ah bon.). Ceci étant dit, c'est vrai que le gros de ma présence aux tables se concentre sur la semaine, le soir. J'aimerais jouer plus le samedi ou le dimanche (surtout que ce serait l'occasion pour moi de tester quelques tournois qui m'intéressent et qui débutent le matin sur PS), mais je suis faible et ne résiste jamais à une sortie ou un verre avec mes amis.

Trois « parties », je disais donc. Un CG Limit 2-4$, un satellite turbo à 5.5$+R pour le Daily Eighty Grand et un SNG live à 50+5 CHF (environ 38€). Le sat me donne un ticket que je convertis aussitôt en T$ (55T$) et, le cash game limit faisant l'objet d'un prochain billet, je tiens à profiter des circonstances pour m'attarder un peu sur le live que j'ai disputé samedi soir. Dans l'après-midi, après de nombreuses tergiversations (et notamment une excursion dans deux grands magasins de meubles de la région -fête des mères oblige- [vous êtes déjà allés dans un de ces centres un SAMEDI après-mid?]), nous voilà inscrits sur la liste de réservation du casino de Divonne pour le CG 5-5€ du soir. Nous ? Pardonnez-moi, je ne vous ai pas présenté mon frère, également passionné de poker (Non, vous ne connaîtrai pas son prénom. Je ne vous ai pas donné le mien, c'est pas pour révéler le sien...). Bon, j'achète ma lampe, vais boire un verre avec un pote (quand je vous disais que j'étais faible) et remarque que, dans le café où je suis, se tient un tournoi le soir, « agrémenté » de sa cohorte de SNG. Une alternative possible à l'heure et demie de voiture jusqu'en France voisine. Mon frère arrivant, nous explorons la possibilité de plutôt nous rendre à Montreux pour la partie CG 5-10 CHF. Appel téléphonique, liste d'attente. Et pour finir, ce sera le SNG du cru, organisé par les toujours excellents membres de Fripoker. Pourquoi faire simple?...

20H30, le SNG va débuter, 10'000 de départ, round de 20 minutes, 1er niveau à 25-50. Nous sommes 9 joueurs à une table de 10. Des visages connus, mais pas que du poker. Il y a là mon frère, un gars avec qui j'ai déjà joué plusieurs SNG (appelons-le "casque"), un ancien pote ("torche", que je n'ai jamais vu jouer au poker), un gars rencontré sur les terrains de foot ("flash"), deux filles (dont la redoutable Gaia, pour ceux qui la connaissent), encore un gars plus très frais ("rôti") et "basket", un jeune avec un maillot de...basket! 9 joueurs pour trois places payées. Nous jouons 4 mains et la place libre va trouver son occupant: visage rouge, la cinquantaine, fort accent provençal, chemise ouverte, hélant vigoureusement la table d'à côté,... Je vous présente Arsène Lupin. Visiblement déçu de s'être fait sortir du tournoi principal, il s'assied à droite de mon frère (qui fait une drôle de tête à ce moment-là), non sans s'accaparer l'espace autour de lui, et, sans vraiment avoir dit bonjour, lance à la table "je floppe le brelan, il fait sa suite, tu le crois ça... oh, tu le crois, ça?" au moins cinq fois de suite. Un personnage, assurément. Alors que personne ne répond, je me demande quel joueur il peut bien être.

La réponse va me sauter aux yeux. Nous n'avons joué que quelques mains et Arsène relance quasiment tous les pots non ouverts avant lui. Sans la position, il checke toujours "in the dark", laissant son adversaire parler. Ses cartes ont donc souvent été dévoilées au showdown: souventzdes rags, peu de mains jouables. Le ton est donné, même si ce type de joueur constitue un danger permanent car difficile, voire impossible à lire. La partie suit son cours, "Basket" saute rapidement, peut-être en tilt. Blinds 50-100, je reçois 66 au CO. J'ouvre à 300, suivi par "torche" au bouton, les blinds passent. Le flop tombe A-3-3, je checke, il mise 450. Je le mets sur un as faible et me dis qu'il pourrait le lâcher si je le reraise. Je mise 1'450, il réfléchit et il couche, face dévoilée, sa main... AQ! Nice pot, même si ma lecture n'était pas correcte. Petit à petit, les profils se dessinent: "Arsène" est "Arsène", la blonde joue peu de mains, Gaia joue très très bien après le flop, "Rôti", très actif en début de tournoi, s'est éteint, "Flash" n'a presque pas joué, "Casque" non plus, mais joue tous ses as et "Torche" ne constitue pas vraiment un danger. Mon frère est le seul à faire preuve d'une réelle agressivité quand il est impliqué. Peu de coups sont spectaculaires. On s'ennuie un peu lorsque je reçois 55 en MP (150-300). Je relance à 750, tout le monde se couche et "Rôti", alors shortstack, suit. Le flop tombe 2 - 5 - 10, avec deux trèfles. "Rôti" checke, je mise 1'000 et il envoie la boîte. Bien sûr, je paie. Il montre QJ de trèfles, mais rien ne vient l'aider sur la turn et la river (je finis même en full). Out "Rôti". J'ai 18'000 en jetons. Nous ne sommes plus que 8 en lice. Étonnamment, nous allons jouer longtemps, très longtemps, avant de connaître le prochain éliminé. Durant cette période, je touche les as en sb qui me permettent d'encaisser, au flop, une surrelance payée préflop par "flash". Mon frère entre dans un coup en surrelançant Arsène: payé par Torche en bb, Arsène se couche. Baby flop: torche checke, le frangin mise, torche suit. Blank sur la turn, checke, allin de mon frère, payé par Torche, après avoir dit qu'il pensait être battu. Effectivement, il montre AJ contre AK à mon frère qui, du coup, passe à 20'000. Nice call...

La partie est toujours tendu et personne ne saute. Flash fait de la résistance: son 7-9 à tapis tient contre mon AK et, peu après, son A3 touche son 3 pour battre le AJ de mon frère, qui avait surrelancé Arsène preflop. Je crois que j'ai filer mon bad run à mon frère, ooops... Je retombe à 12'000. Mais c'était un bon jour pour moi. Alors que je touche KK en UTG+3, Arsène ouvre à 5'000 sur des blinds à 400-800. Je surrelance tapis, tout le monde couche, même Arsène qui me montre AQ. La blonde part à tapis, j'ai 88 en BB. Tout le monde fold, moi aussi (trop tight?). Elle me dira avoir eu QJ. Je joue un coup en position contre Gaia qui l'emporte sur un board hauteur 9, difficile à jouer pour mon AQ. Quelques très bonnes mains de départ jouées agressivement me permettent de grossir peu à peu mon stack en prenant les blinds et les ouvertures à chaque fois (AA, encore une fois, QQ et AQ). Je reçois 33 en MP, je raise au triple (3'600), "casque" me calle, tous les autres couchent. Le flop tombe QQ4. Pas un mauvais flop, Je checke, "casque" bet. Je réfléchis et, ne sentant pas vraiment le coup, lui balance "je crois que tu sous joues une grosse paire comme JJ... Je folde." Il me regarde et me montre... ses as! Good read. Les stacks deviennent faméliques tant la pression des blinds est forte. Mon frère, Torche, la Blonde et Gaia sortent, dévorés par les mises obligatoires. Nous ne sommes plus que 4 et je suis chip lead. Arsène, qui a vu son tapis s'amenuiser, résiste en volant 2 fois sur trois. Il part à tapis pour 6'800 (blinds 1'500 - 3'000), callés par flash et moi-même. On check down, mais la paire d'Arsène tient. DU coup, c'est Flash qui est mal. Il envoie la boîte en sb. Je calle en BB avec A9. Il montre A8. Le flop tombe 8-x-x... mais la turn m'amène un 9!

Nous ne sommes plus que trois et "casque" balance le peu de jetons qui lui reste. Arsène calle, j'en fais de même. Le board montre 8-5-2-Q-10 et est checké jusqu'à la rivière. Casque retourne 66 ce qui a le don de mettre en joie Arsène qui crie "Yes, Come on!" en jetant sa paire de 7 sur la table. Mon A9 (encore) ne s'est pas amélioré. Bon, head's up contre Arsène. 53'000 pour lui, 47'000 pour moi. Outre les considérations mathématiques, je suis content de voir qu'il est toujours vivant... Parce que, entre la bière et le coup de soleil qu'il avait visiblement attrapé sur la face, je me suis plusieurs fois posé la question de savoir s'il dormait entre deux coups. Le tête à tête a été interminable. Pas parce que nous avons joué beaucoup de mains, mais plutôt parce qu'Arsène tenait plus du voleur-cambrioleur que du gentleman. Il parle aux spectateurs, au serveur, commande des bières, demande où en sont les autres tournois et SNG, négocie une tournée au bar, oublie de distribuer les cartes,etc. Mais je ne tilte pas, il est tard et le head's up est une discipline stimulante. Je lui grignote de sjetons à force de relance préflop pour me hisser devant lui quand arrive cette main. J'ai 88 au BB, il relance, je le mets allin, il calle avec J8 de pique. Hmmm, bon ça... Mais la rivière lui apportera une couleur qui le era doubler. Grrrr! Je terminerai deuxième quelques coups plus tard quand j'enverrai la boîte avec KJ qu'il callera avec 73 de coeur. Le flop? 7-7-3... Out! Bing! Avec tout de même 150 CHF dans la poche.

Une bonne petite soirée, quoiqu'un peu longuette (plus de 5 heures de tournoi), qui m'a apporté un peu plus de confiance en mon jeu et en ma lecture. Mais qui m'a surtout permis d'en finir avec le bad run. La chance a la distribution était là et, si on excepte le AK vs 79, le 88 vs J8 et le KJ vs 73 ne m'a pas planté de bad beat dans le coeur. Espérons que cela continue!


PS: Pourquoi Arsène? Quand on l'a traité de "voleur", à force de relancer 2 coups sur trois, celui-ci s'est mis à chanter, de sa plus belle voix de crooner de bar à tapin: "C'est le plus grand des vooooleuuuurs, mais c'est aussi un gentleeeeman...". Scène hilarante si l'en est.


Pour ceux qui auraient manqué un épisode...


7 mai 2009

Les T$, W$, Abramovitch et ma bankroll.

T$: dollars fictifs, crées par Pokerstars, utilisables uniquement pour s'inscrire à un tournoi. S'obtiennent llorsque l'on se qualifie pour un tournoi et que l'on s'en désinscrit.

W$: même principe que pour les T$, au détail près qu'il ne peuvent s'utiliser seulement pour participer à un satellite ou événement qualificatif (comme les steps).

Voilà pour la théorie. En pratique, comme l'a relevé le toujours excellent Pascal (pokerch -ici), ces T$ peuvent être de véritable bouffées d'air pour une bankroll qui s'essouffle (comme la mienne: je voudrais tenter ma chance sur des 22$, des 55$ et je peux pas...), à condition de bien choisir son tournoi qualificatif. Si on considère avoir un réel avantage sur des joueurs de tournois à basse limite, il est intéressant de prendre part à ces satellites, dans le but de se voir offrir un ticket, que l'on convertira en T$ aussitôt. Pokerstars offre une immense variété de tournois qualificatifs, que ce soit pour de grands events live ou pour leurs compétitions majeures (Sunday Warm Up et Million (215$ d'entrée chacun); Daily Eighty Grand (55$ de buyin), etc.) et l'on peut s'inscrire à ces sats à partir de 2 ou 3$. Bien sûr, ce sont des épreuves turbos. Bien sûr, ce sont de rebuy pour la plupart, mais le niveau général de ces épreuves est si abordable que le jeu en vaut la chandelle.

Toujours sur les conseils de Pascal, je m'y suis mis, en faisant trois tentatives (deux 3$+R; un 2$+R) et ce fut une très bonne pioche (215T$, 33 W$ et 12$ cash gagnés pour un investissement total de 30$ avec les rebuys). Il est clair que le type de jeu demande une adaptation toute spéciale: l'augmentation des blinds toutes les 5 minutes, le fait que la table soit composée d'une bonne moitié de fous-furieux a des implications profondes sur le jeu. On développe très peu de coups et la chance intervient de manière non négligeable. Cependant, une bonne sélection de mains preflop (en tout cas pendant la période rebuy), une agressivité sélective et une bonne dose de sang-froid suffisent à s'approcher de la bulle... L'expérience m'a plu. Elle m'a surtout permis de monter une BR spécial tournoi d'un joli montant déjà et qui va me permettre de m'inscrire à des events un peu plus chers que les 5.5 et 11$ auxquels je suis habitué. Je vais donc inscrire ces sats à mon agenda hebdomadaire, histoire d'amputer mon compte du moins possible pour me payer mes tournois.

Et la cagoule de gentiment se ranger dans l'armoire... Enfin...


Pendant ce temps, ailleurs, quelques jours seulement après une sale soirée(+ d'infos), mon ami Roman subit à nouveau un lourd bad beat. Iniesta marque alors que l'on joue les arrêts de jeu de la demi-finale retour de Ligue des Champions, Chelsea - Barca. 1-1, Barcelone chavire de bonheur, pendant que Drogba tilte, et est qualifié pour head's up final. Roman se consolera en félicitant Malouda pour sa prestation et se dira que, définitivement, c'était pas sa semaine; qu'à force de seulement vouloir jouer des coups sans risque, de jamais vouloir prendre de coinflip, ben, on gagne jamais bien gros.

6 mai 2009

Les Belges, les Suisses, le chocolat, winamax, Abramovitch et ma bankroll.

Je vais, pour débuter ce billet, remercier winamax, grâce à qui, de par la structure de leur King5, on n'a pas été au lit trop tard (+ d'infos) lors de la deuxième manche du stade 2. La coalition helvetico-belge n'a donc pas vaincu et n'ira pas à Vegas cette année pour la grand messe du poker, malgré de bonnes augures (les Helvètes étaient à l'heure et le Belge était drôle). Mais que l'expérience fut intéressante. Le poker par équipe est une discipline très particulière que j'ai beaucoup appréciée. Alors, les gars, si vous me lisez, c'est quand vous voulez pour reformer "smoke on the water" ! Même si, au fond, on sait toujours pas lequel de nos chocolats est le meilleur du monde...

Roman Abramovitch perd son yacht de 500'ooo$ en une nuit de poker acharné après le pitoyable 0-0 de ses Blues au Camp Nou... Le Hollandais gagne l'EPT Grand Final Monte Carlo après être tombé à 2 bb... Et moi?... Situation entre deux. Comme dirait JJG: entre gris clair et gris foncé. Je n'ai pas l'impression d'avoir totalement ôté ma cagoule, enfilée il y a deux mois. J'ai fait 3 itm depuis dimanche dans des petits tournois, j'ai chatté quelques coups sur le King5, mais je joue toujours avec ce boulet attaché à mes chevilles (qui ne sont d'ailleurs plus trop en état de fonctionner après plus de 20 ans de football, mais ça, c'est une autre histoire). Conséquence du bad run, je joue plus serré, évite les confrontations à risques... Je tente en fait de retrouver mon jeu, étape par étape. Mais voilà, il y a toujours ces config' incroyables, ces satanées rivières qui me sortent d'un tournoi alors que jusqu'alors je performais plutôt bien. À nouveau, une fois decontextualisés, ces événements ne constituent rien de vraiment incroyable dans le monde impitoyable du poker. C'est juste que... euh... Comment dire? Y EN A MARRE!

J'ai le sentiment de n'avoir plus jouer une partie complète, où les choses sont "normales", depuis des lustres... Courage, courage, je sais que ça va revenir, faut juste éviter de tilter à nouveau et d'exploser son compte en une session de CG 2-4$ de 30 minutes (quoi? non, pas du tout, ça ne m'est jamais arrivé...)... Bien sûr, on pourrait objecter et dire que ma vision est un peu pessimiste, déformée par le processus de mnésie (vous savez, ce truc qui fait qu'on ne se souvient que des bad beat et qui, chez certains, fonctionne si bien qu'ils inondent le net de "preuves" sur la conspiration organisée par les opérateurs de sites de poker, pour leur faire perdre les 100$ de dépôt qu'ils ont fait "y a 2 ans, tellement-je-suis-bon-au-poker"); et c'est certainement vrai. Le fait est que la cagoule s'enlève gentiment. Ben oui, quand même... Comme je le disais: jeu plus tight, moins de tables simultanément activées à l'écran (je me contente de deux en général, rarement trois), favorisant une réflexion plus complète sur le jeu, sont autant d'éléments qui me permettront, peu à peu, de retrouver la forme. Et d'améliorer mon ROI (on peut toujours rêver!), mon % d'ITM, ma BR,... Et mon super pouvoir de vision à travers les murs... Et de redresser l'économie mondiale.

Promis, si je monte ma BR, j'en donne un peu à Roman dont la situation est tout de même peu enviable... Déjà qu'il a Malouda à refourguer..



"P't'être que pour la prochaine saison des High Stakes, je peux jouer Malouda..."