17 avril 2009

Turn the page

Putain de bad run. Putain de tilt. Il faut se rendre à l'évidence, c'est l'heure de faire une pause. Et une bonne. Genre plus qu'un jour.

Certes, l'excuse du bad run serait trop facile. De toute évidence, il n'y a pas que ça. Je suis certainement en tilt et je joue mal, très mal. C'est un calvaire. À force de vouloir "me reprendre", je perds les habitudes de jeu, la réflexion et la stratégie qui avaient fait de moi un joueur gagnant depuis novembre dernier. Je "sur-joue" en quelque sorte, devenant super tight et, surtout, super nul. Bien sûr, je ne gagne pas mes coups favoris 80/20, 70/30, etc; bien sûr, j'explose souvent à la bulle; bien sûr, je me retrouve plus souvent qu'à mon tour dans des mauvaises configurations; mais surtout, je suis dans le brouillard, ne parvenant pas à ôter cette cagoule qui me met dans le brouillard, celle qui me fait déjouer tellement je veux que cette période s'arrête. Parler de bad beat serait trop facile -et inutile-, et ce serait également trop réducteur pour décrire la situation actuelle dans laquelle je m'enlise. Il n'y a pas 36'000 solutions dès lors. Le break, voilà tout. Pour une durée indéterminée pendant laquelle je vais tout de même jouer les championnats freerolls dans lesquels je suis impliqué: les grands prix Swissholdem, Swisspokertour et le King5.

Parce que tout ne va pas si mal: qualifié pour le deuxième tour avec notre équipe pour le King5, nous avons une belle carte à jouer [c'est le cas de le dire] pour entretenir le rêve de s'envoler pour Vegas cet été; 9è du classement général du Swissholdem [avec deux manches encore à jouer], je suis bien placé pour m'offrir une place dans le SNG dont le vainqueur participera aux WSOP [pour rappel, le premier du classement gagne son entrée, les classés 2 à 10, rejoints par le vainqueur d'un tournoi réunissant les places 11 à 30, participent à une table finale SNG dont le vainqueur prendra lui aussi un ticket]. Tout semble perdu par contre dans le championnat Swisspokertour, où je me situe dans les limbes du classement.

Tout n'es pas si noir tout compte fait, je possède là deux belles occasions de mettre un terme à cette période en réalisant une performance de choix.

Pour mettre un terme à ce billet, ainsi que pour arrêter de me plaindre, je vais juste mentionner que l'EPT San Remo débute demain avec le day 1A (et que je n'y serai pas). Cette étape de l'European Poker Tour est l'occasion pour moi ici d'apporter mes encouragements à Lesage88, un de mes bloggers favoris et coéquipier au sein des "Smoke On The Water" pour le King5. Pascal s'est qualifié via le championnat du monde des bloggers et je suis sûr que, malgré un manque d'expérience live, il saura tirer son épingle du jeu sur les tapis verts italiens. Je me réjouis en tout cas de suivre ses exploits sur son blog. GL Pascal, fais-moi rêver !

Il est temps de tirer ma révérence, le coeur un peu plus léger.

PS: mention spéciale à la communauté Swissholdem qui a su, par son travail sur le territoire suisse romand, se faire accréditer pour couvrir les EPT de San Remo et de Monte Carlo. Là aussi, je suis impatient de suivre les événements live sur votre site. GG les gars!


8 avril 2009

Boom Biddy Bye Bye

Oh non, la mauvaise période n'est pas terminée. Elle est même devenue si naturelle que je l'ai intégrée totalement. C'est-à-dire que je compose avec elle, sachant que mes KK ne tiendront pas, que le board a de grandes chances de m'apporter une sale nouvelle. Cela affecte mon jeu, bien sûr, et je me demande si je suis en tilt. Le genre de tilt invisible, celui qui vous maintient dans un état second sans être vraiment détectable.
Aujourd'hui, je me suis mis en tête de faire un compte rendu d'un SNG (turbo, bien que ce soit pas mon style de jeu préféré) 16$, en espérant que de me dire qu'il serait lu me permettrait de jouer à un meilleur niveau que celui de ces derniers temps.

Le voici:

Blinds 10-20, stack: 1500, moyenne: 1500, 9 joueurs.

AJ, SB: un joueur en middle relance à 100, je couche. Il est suivi par le joueur qui le précède et qui avait limpé. Flop: 3JA, allin du premier à parler, call du relanceur initial. J5s contre AA. Premier élminé. Quand j'ai vu le flop, j'ai regretté de ne pas avoir callé mon AJ. Mais à l'arrivée, good fold.

AKs, MP: UTG+3 limp, je relance à 100, il call. Flop: 2T8, deux piques. Il checke, je mise 150. Il couche.

15-30 stack: 1600, moyenne: 1687, 8 joueurs.

Je prends deux fois les blinds depuis le bouton et le HiJack.

50-100, stack: 1850, moyenne: 1928, 7 joueurs.

Je jettes un AJ en UTG. Mauvaise idée, puisque personne ne conteste la BB.

AQ en SB: le bouton limpe, je raise 400, BB et le bouton se couchent.

75-150, stack: 1950, moyenne: 1928, 7 joueurs.

TT au CO: MP part allin, callé par le joueur à sa gauche. Leurs tapis sont plus ou moins égaux, je les couvre légèrement, mais, notamment à cause du jeu serré pratiqué à la table depuis le début, je jettes. MP avait 77, l'autre AA.

On entre dans une période où les premiers tapis partent. Je vais resserrer le jeu.
Je prends les blinds une fois.

6 joueurs, A8 UTG: je relance à 375, le BB suit. Le flop tombe J63, il checke, je Cbet 525, il se couche.

100-200, stack: 2550, moyenne: 2700, 5 joueurs.

1è main du niveau en BB, je découvre JJ. Tout le monde se couche. Shit!

TT au bouton: le cutoff relance à 800. Sa mise est suspicieuse, il n'a jamais relancé 4bb depuis le début du SNG. Le standard de la table est d'ailleurs plus autour des 2,5x/3 bb. J'envoie la boîte, tout le monde se couche. Nice move.

100-200/ante 25 stack: 3325 moyenne: 2700, 5 joueurs.

QTs au CO, je relance à 500, le BB part allin, je couche.

Je prends deux fois les blinds.

200-400/ ante 25, stack: 2825 moyenne: 3375, 4 joueurs

La bulle. Mode push/fold. Les tapis volent et ne sont jamais suivis. J'ai rarement l'occasion d'envoyer et, malgré les walks qu'on me laisse parfois, mon tapis descend à 1500.

29s en SB: j'envoie la boîte, la BB se couche. Ouf!

A8 en BB: le SB shove, il me couvre légèrement. Je calle. Il montre 95s. 59/41. Un 5 au flop ne me donne plus que 24% de chances de survivre. Mais rien ne vient et je fais la bulle. Normal...
[Je n'ai rien contre perdre un 60/40, tapis preflop, cela arrive souvent. C'est juste que là, ça fait beaucoup, depuis le 16 mars pour être précis. Aussi désarmé que le conseil fédéral devant le G20, je ne sais plus quoi faire, ni comment réagir.]


Et alors? Rien.. Si ce n'est le format très spécial de ces SNG turbos. J'ai réussi à me maintenir plus ou moins dans la moyenne jusqu'à la bulle sans jouer un coup jusqu'à la rivière! Incroyable. Donc le compte-rendu n'a pas vraiment de pertinence, puisqu'il se limite à décrire des coups très schématiques: sélection PF, raise, cbet. J'en suis désolé pour mes rares lecteurs, mais je ne me suis pas cassé à le faire pour rien.

6 avril 2009

Dies irae

À l'heure où Michelle Obama met toute la presse en émoi (ben ouais, fallait pas toucher la queen mum) -et en même temps, faut dire qu'elle arrive pas à la cheville de Babette Deiss avec sa bise au Japon...-, une catastrophe d'un tout autre genre secoue ma sphère privée : je suis dans une période de bad run. Une bonne grosse période de déchatte qui m'entraîne gentiment vers le tilt -et pan, encore un deux outers, juste à l'instant, contre le CL sur le 30'000$ garantis, alors que je suis dans les 100 premiers (KK vs 55, devinez ce qu'amène la river?)-, et que je n'arrive plus à contrôler. Cash games, tournois, SNG, tout y passe à mon plus grand malheur. Vraiment difficile à supporter, surtout au niveau bankroll, avec laquelle je repasse dans le négatif pour la première fois depuis un bout de temps. Je sais que ça arrive à tout le monde à un moment donné et c'est pourquoi je vais arrêter de me plaindre et vous parler d'autre chose que de poker. Enfin, on va essayer.

Tout d'abord ça:



Ghost Poker. Le film qui a réinventé le genre. Le genre "y a pas assez de lettres dans l'alphabet pour le catégoriser". Sérieux, à voir d'urgence si vous pensez que le dernier long-métrage que vous avez vu était nul. Parce que celui-là, c'est une perle. Une vraie. Unique. Un jeune homme a hérité d'un casino désaffecté à Vegas. Il s'y rend avec ses potes (bien sûr, y a une blonde à forte poitrine) et rêve de le rénover pour relancer l'affaire. Le problème, c'est que son oncle, décédé, était une fripouille qui avait planqué un tas de billets verts qu'il devait à des membres de la mafia locale, morts eux aussi. Ça se complique quand tout ce joli monde vient rendre visite, de nuit, aux jeunes gens innocents. Hallucinant de piètres effets spéciaux et d'un scénario écrit par un gosse de 5 ans, ce film d'une heure quinze mérite en tout cas un téléchargement, rien que pour la "partie" de poker finale. Un must.

Ensuite, ça:


Audioslave et leur album éponyme [2002]. La grande classe. Une redécouverte dont je ne peux me passer ces temps. Du rock, du vrai, envoûtant et mélodique, soutenu par un Chris Cornell [ex-Soundgarden] parfait au chant. À écouter d'urgence, surtout la chanson "Shadow of the sun".

Et pour finir, ça:


L'Historienne et Dracula. Le roman que je lis en ce moment. Sans prétention, mais hyper bien documenté sur le sujet. Le lecteur suit les traces d'un historien, père de la narratrice, qui traque le monstre, des États-Unis à la Bulgarie, en passant par la Turquie, la Roumanie, la Hongrie, le tout dans les années 50. Le vampire est derrière nous à chaque page, et on peut sentir son haleine morbide nous envahir les narines alors qu'il s'apprête à ...

Voilà.

Comme quoi, y a pas que le poker dans la vie.