23 août 2011

Psychanalyse

'Il est impossible d'ignorer dans quelle mesure la civilisation est fondée sur une renonciation à ses instincts.' -S. Freud

Hier, ou avant-hier, j'apprenais l'arrêt du blog d'Olivier. Je ne le connais pas IRL, mais j'ai beaucoup de sympathie pour ce blogger avec qui nous avons échangé quelque fois. Le fait est, au fil de ses billets successifs, qu'Olivier semble avoir peu à peu pris le chemin d'une réflexion profonde sur lui-même, sa vie, ses objectifs, ses désirs, son ambition.. et la suite à donner à sa pratique du poker, par extension. 

La grandeur d'esprit de tout homme (ou femme) réside dans la capacité de se remettre sans cesse en question. De se demander si ce que l'on fait est juste. Juste pour nous, dans le sens où cela répond à un désir ou nous permet de mieux se sentir dans sa vie d'homme (ou de femme). L'instinct et les émotions -même s'ils n'ont pas leur place à une table de poker- se manifestent tous les jours; le challenge réside dans leur identification, puis leur reconnaissance, avant de leur donner à manger. Ça peut faire mal, ça peut casser, mais c'est nécessaire, tôt ou tard. 

Le poker me lasse. Les sites de poker me lassent. Les news poker me lassent. Les émissions TV de poker me lassent. Les discussions de poker me lassent. Le monde et les gens du poker me lassent. J'ai pensé à arrêter ce blog. À arrêter slowrolled. J'y pense toujours. Il y a plus de chances que j'arrête le deuxième que le premier. Le blog, ce blog, n'est rien d'autre qu'un exutoire parce que j'adore écrire. J'adore écrire et écrire sur le poker, c'est facile. Cet aspect mis à part, le microcosme du poker, ses valeurs, sont dérisoires. Ce monde, que j'ai connu de loin, puis de près (pas trop non plus), rassemble en une seule entité tout ce que j'aime le moins chez l'être humain: la mise en valeur d'egos surdimensionnés, la mesquinerie, le mensonge ou encore le mercantilisme outrancier.

A contrario, et peut-être en contrepartie, il offre le rêve et une certaine idée de liberté. J'aime ce jeu, pour lui-même, même s'il me lasse. Aussi. Je ne vais pas arrêter de jouer. Surtout pas live. Surtout pas 'entre amis', surtout pas à l'étranger au moins une fois par année. Mais il est temps pour moi de remettre les choses à leur place. J'ai bouffé et re-bouffé du bouquin poker, des magazines, des vidéos, pour apprendre, mais la réalité du jeu m'a rattrapé, en tout cas dans la perspective du grindage. Le poker est un jeu à petite marge, à haute variance, dans lequel la chance est reine à court terme; je crois que je suis en train de l'accepter, de le reconnaître, et ça me tue. Il est temps de faire le deuil des illusions et de prendre le jeu pour ce que je veux qu'il me procure: du plaisir d'avoir 'bien joué', des montées d'adrénaline, un one-time par ci, par là, et le bonheur de pouvoir profiter, de temps à autre, d'un extra dans les finances du ménage. 

Je ne vais pas arrêter de jouer, je viens même de me mettre quasi exclusivement au CG PLO, espèce de bouffée d'oxygène dans ce monde où règne l'autoritaire THNL sur lequel tout le monde a un avis et possède un doctorat. Je me mettrai aussi au stud, plus tard, puis au HOSE et/ou HORSE. La variété est le sel de la vie. Mes menus THNL étaient bien fades. Le plaisir de la pratique du PLO met en lumière combien j'étais devenu 'insensible' au THNL; combien ce dernier ne me faisait plus 'vibrer'. Peut-être cela reviendra, peut-être pas. 

Cela ne reste qu'un problème de poker, un grain de sable inexistant dans la vie d'un homme.

Bravo Olivier pour ton blog qui a occupé, en son temps, une vraie place dans la blogosphère (génial ce terme, on devrait donner une médaille au mec qui l'a inventé); merci pour l'interview (j'ai pas retrouvé le lien, cherchez sur son blog. Ou pas.).


9 août 2011

La définition du bonheur


NL50 un pot 3bet preflop, oop, je check mes 2nd nuts et là, un instant rarissime... Le bonheur. L'ami fish a KJ.

Le bonheur au poker, c'est comme dans la vie. Ça fait un bien fou, mais c'est pas souvent. Vraiment pas.