31 mai 2011

le poker, ça craint... et c'est pas le seul.

[avertissement: le billet est long, mais il vaut la peine, à la fin, je dis que je suis nul au poker...]

Nonodu74: aha, regarde chérie, il a relancé, je vais payer.
Sa femme: je sais que je connais pas grand chose au poker, mais 10 et 2, c'est pas super terrible comme cartes, non?
Nonodu74: l'important, c'est pas les cartes...
(flop: 742)
Nonodu74:  j'ai le deux, je mise, pot. Il me relance tapis... Il va voir, call! Il a deux valets...
(turn: 2)
Ouiiii ! tu vois chérie, l'important c'est pas les cartes!
Sa femme: Bravo, mon Nono, t'es le meilleur! -smuitch-

Another time, same place:

93shark93: paire de 10. Je suis en petite blinde, j'aurai la position après le flop. Call.
(flop: AK5)
hmm.. il a rien, ce fish, c'est sûr. Je mise. Quoi, il me relance ? Je paie, tu bluffes. 
(turn: 10)
merde, ça fait rentrer une quinte. Check. Il mise.. Je paie, je peux faire full.
(river: J)
je checke, trop dangereux. il checke aussi... Yes, il a As-Roi ! J't'ai niqué, mec.

Merci winamax, pour m'avoir permis de me mettre dans la peau de Nono et de Shark, alors qu'ils me faisaient des trucs soit horribles, soit que je ne comprenais pas. C'est d'ailleurs une constante sur cette room, je ne comprends rien. Rien au jeu, rien à ce que font mes adversaires, rien à la dynamique de la tables, rien de rien... Ça doit être culturel. Tout comme l'est certainement le 3bet shove 14'000 sur 50-100, après un raise à 400 (il y a deux aberrations dans cette phrase...). Bref, les MTT avec l'épée en plastoc orange, c'est pas facile, même les 100€.

En fait, je me suis bien défoulé dans le chat du "W" ces derniers jours. Toujours avec classe, faites-moi confiance. Mais bien défoulé quand même. Parce qu'on peut pas dire que je me fende la poire sur PS. CG, SNG, MTT, mon genou droit, ma cheville gauche, mon lave-vaisselle et le monde entier partent en couille. Vu l'influence que j'exerce dans les quatre derniers domaines, je vais disserter sur les trois premiers que je vais regrouper en un sujet (grand A, souligné en vert).

Je ne sais pas vraiment quand cela a commencé, ni comment. Mais je perds. Un paquet de pognon. Depuis 4-5 jours. Il y a, bien sûr, les mauvaises configs et les bad beats (point 1, souligné en vert). Nonodu74 et sharkdemes2 en savent quelque chose. Rien de bien extraordinaire, d'ailleurs je run sous l'EV. Mais, et c'est là que c'est grave, même en tenant compte de l'EV, je suis perdant en CG (-200$), toutes limites confondues, all-time. Bon, c'est vrai que ça a jamais été ma spécialité, mais je croyais m'être amélioré. J'ai même acheté l'ebook d'Artply, c'est pour dire. J'ai joué un gros volume sur mai, 6 tablant mes sessions la plupart du temps. Je suis revenu à quatre tables sur la fin, pour mieux me concentrer et réfléchir à tous les coups. J'ai tenu le cap un moment, puis... patacra... deux, trois bad, le tilt. Des calls à la con, des 4bet débiles, etc. 

Ça a toujours été un problème pour moi, le tilt. Mais là, il s'est insinué au plus profond de moi. Je souffre du tilt latent (point 2, souligné en vert), celui qui fait qu'on croit qu'il est pas là... et-qui-ressort-du-placard-comme-un-polichinelle-du-tiroir... euh, non... comme-un-renard-la-nuit-sur-une-route-de-campagne. Bref, celui qui fait que tu sais pas que t'es en tilt et, qu'en fait, tu dors avec, tu te réveilles avec. Fin du point 2.

Une des raisons qui fait que je perds depuis quelques jours, c'est, dernièrement, je l'espère, que je suis mauvais (point 3, souligné en vert). Des SNG à perte de vue sans un ITM, des MTT par poignée sans perf, une bankroll qui descend... Je n'ai pas revu mes hand history. Je n'ose pas. Mais la plus plausible des explications reste celle qu'on ne veut pas entendre: "t'es mauvais." Mouais. Je me force à le dire et à l'écrire, je suis mauvais. Du moins, sur les derniers jours. J'ai regardé aujourd'hui encore une vidéo de Clément Thumy (victoire dans le super tuesday, l'année dernière) qui m'a fait réfléchir à mes dernières sessions. Au final, le tableau se laisse à peine regarder.

EN MTT: des coups joués avec des mains inappropriées dans de mauvaises positions (dans de bonnes, parfois aussi), une tightitude-modèle quand il faut élargir le jeu, et vice-versa, plein de mauvais timing (pas vraiment de ma faute), la cagoule m'empêchant de réfléchir de manière objective, trop d'émotions dans le jeu... et au final, un jeu "à la reculette", empreint de pessisme et sans prise de risque aucune. À chaque main, je me demande quel set up je vais me prendre dans les dents... Du coup, je ne joue pas bien. Vraiment pas bien. Je suis devenu passif sur mes dernières sessions, laissant l'agressivité au vestiaire. Je suis mauvais.

En cash game: c'est un peu l'inverse, c'est la fête du slip. Trop large, trop agressif, trop nul. C'est fou le mal que j'ai à lâcher mes petites et grandes blinds. Et mes petites paires. Et mes suited connectors. Et mes one gapers, Et les autres. Bref, je suis mauvais là aussi.

La solution à tout ça ? Comme d'hab', une pause. Le plus dur sera de la respecter. Comme d'hab'.

15 mai 2011

L'âne et la nouille, le retour

Hahaha, qu'est-ce que je me suis fendu la poire ces derniers temps ! Bah, en fait, pas tant que ça. Ou plutôt si. J'sais plus... Bon, je vais essayer de remettre les choses en ordre. 

Ah oui, j'ai gagné un MTT, y a pas longtemps. Trompettes, flon flon, 'we are the champions': je suis à Wembley, sans avoir payé ma place, c'est cool. Quelques dissertations sur le bon usage à faire de ma nouvelle bankroll plus tard et c'est déjà le moment de remettre le bleu de travail. J'ai participé à très très peu de MTT depuis, en fait. Quelques tentatives, sans grand succès (ah, si, y a un petit truc: je ship un ticket à 215$ dans un sat 5$+R de 7stud HiLo; une autre de mes passions), mais la flamme avait disparue; aussi étonnant que cela puisse paraître. C'est un peu comme si ta Guiness avait passé un peu trop de temps à chauffer sur le bar ou que, après les terribles froideurs des soirées d'hiver, la chaleur accablante du mois de mai te faisait préférer la Corona à cette pauvre Stout noire, délaissée. Du coup, me fallait trouver un palliatif. 

Je retourne à mes sit'n go fifty50 en série, mais je ramasse un peu et mon ROI chute inexorablement* (les prémisses s'étaient déjà fait remarquer avant mon 'Wembley 66', ceci dit); je décide, après quelques tergiversations entre moi, de retourner m'asseoir aux tables de CG et de ne faire que ça. J'ai (plus que) la roll pour jouer en NL50, mais, à la lecture de stats sur mon tracker, et suivant une certaine volonté de faire les choses 'comme il faut' pour une fois, je me dis que ce serait dommage de s'installer à ce niveau sans avoir joué 10k hands en NL25. Mon tracker affiche 4.4k hands, tranquille, j'attaque, je grinde et voilà, j'arrive à la barre symbolique des 10'000 mains.


Super, tchouf-tchouf* (je sais l'échantillon est trop faible et le chiffre de 8.8 bb/100 est pas représentatif, mais je m'en tape, j'attaque la NL50) ! Donc voilà, je m'installe en NL50 sur 6 tables sur lesquelles je croise, de temps à autres, le célèbre (en tout cas dans un certain milieu) maxtamines. Les 5'000 premières mains se passent plutôt bien, +500$ en étant sous l'E, un bon vieux good run. En ce dimanche, catastrophe. 1'700 mains dont les deux tiers ont constitué un parcours standard: je perds un peu, je gagne un peu, ça déroule. Puis, la malédiction*

Le retour des setups, les rivières qui me font pleurer, puis, le tilt. Pourtant, je gérais bien, au début. Des 'hero pot control' au non moins 'hero fold', je pense endiguer la frustration, mais voilà... Coup sur coup, je perds deux quintes versus full. Une fois sur 7768xx face à 7-6 (standard, le mec joue bien le coup aussi) et l'autre sur un flop KQJ où j'ai AT. Les jetons partent au milieu, il a KQ, rivière K. Happens. Next hands. xQQ quand j'ai AQ en BvB, c'est cool, sauf que l'autre a KK et me donne son argent au flop. Turn K. Bon. On se marre déjà moins, commence à me coûter cher, ce dimanche.

Le reste ne sera qu'un remake du retour de l'âne. Ou de la nouille. Ou des deux. Je me suis mis à faire hi-han en cuisant dans un bouillon de légumes (et en perdant 1-2 caves de plus, obv). C'est fou, je pensais pas que je puisse si facilement retomber dans mes travers de jeune joueur (d'il y a 3-4 ans) et pourtant... Easy game.

Je stoppe l'hémorragie un peu quand, en soirée, on arrête de boire. Pas pour éviter d'être bourré, juste pour ne pas vomir.

6'700 mains en NL 50, +165$, 5.22 bb/100. Sick.

C'est marrant comme ce jeu peut te faire passer du restaurant 4 étoiles à l'asile psychiatrique en peu de temps, hein ? M'enfin, ce n'est qu'un jeu, justement.

*Je tiens d'ailleurs à spécialement remercier ici les joueurs russes, ukrainiens et espagnols de PS.com.

2 mai 2011

Bankroll boostée: et maintenant?

L'autre jour, j'ai eu la chance, et je pèse mes mots, de gagner un tournoi 22$ sur PokerStars. Vu le nombre de participants (999), ce premier prix m'a permis de booster ma bankroll d'une manière assez vertigineuse, m'offrant la possibilité de sauter plusieurs paliers dans le montant des buy-in que je peux désormais me permettre. À ce sujet, un commentaire de Lesage m'a entraîné à rédiger ce billet:

"À toi de voir maintenant si tu profites de ce boost dans ta BR pour oser aller sur de plus gros buy-in, ou d'estimer que la variance t'impose de continuer sur tes tournois habituels... Pour ma part, mon premier boost de BR, je l'avais dilapidé à la vitesse grand V, alors que mon deuxième booster je l'ai pour finir cashouté... Encore VGG!"

D'abord, merci; ça fait toujours plaisir de recevoir des félicitations, comme ça fait plaisir de savoir que, de temps en temps, on est suivi, sur twitter ou autre (j'ai d'ailleurs pu compter sur la présence de deux ou trois comparses dans le chat de PS durant la tf; priceless). Ce commentaire pose une question à laquelle il est nécessaire de répondre en cas de 'gros' gain (bon, c'est pas l'euromillion non plus, hein, mais il m'a permis de tripler ma BR quand même): et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?

En fait, depuis que je me suis mis au management strict de BR (novembre 2010; 73$->5'000$ maintenant), je suis devenu respectueux de la règle suivante: 50 BI minimum pour m'asseoir à la table, que ce soit en MTT, en SNG ou en CG. C'est précautionneux, c'est clair, mais le fait de pouvoir encaisser sans broncher les downswings est un atout indéniable dans ma lutte perpétuelle contre le tilt et ses conséquences. Avant la perf, je jouais donc à des BI de 30$, ce qui nous fait du CG en NL25 et des MTT/SNG à 22, 33$ et en-dessous. Est-ce que je vais monter de BI ? Oui, mais pas trop. Je m'explique.

Je vais en effet grimper un palier, c'est-à-dire me permettre la NL50 et les MTT/SNG entre 30 et 50$ (et en-dessous, bien évidemment... je me suis donné la mission de ship le 22$ 6max de 19.45 entre autres). Pour la simple raison que je tiens à entamer une progression par palier, standard. Je ne me suis pas mis au BR management pour spew parce que j'ai perf. Ce n'est pas une question de niveau, juste de philosophie dans l'approche du jeu. Je n'ai jamais fait ça de ma vie online, j'ai toujours joué à des BI divers et variés avec la constante de me broke tôt ou tard. Je continuerai donc à passer par des satellites pour les 109$ ou autres SM et WU, me contentant d'entrer directement dans les épreuves qui collent à mon management.
Pour éviter les spews ou autre tentation de jouer bourré quand je rentre chez moi à des heures pas possibles, je vais encore cash out sur moneybookers une partie de ma BR fraîchement acquise, histoire de mettre toutes les chances de mon côté et de passer un à un les paliers de ma progression dans le jeu online.