27 octobre 2010

Maîtres chanteurs et apprentissage

    
PartyPoker semble avoir plutôt bien réussi sa conquête du marché français. Il faut dire que la room roastbeef n'en est pas à son coup d'essai en matière de saloperie de tout genre. En effet, sa gestion du logiciel .COM avait déjà fait jaser à l'époque à cause de ça :
    
"Hi Pierre Yves,
It’s been a while since we saw you at PartyPoker.com. We’ve made some big changes while you were away.
We’ve listened to our players and as a result now have fantastic new tables, a more generous loyalty programme as well as bigger and better tournaments worth $10 million guaranteed each month. What’s more, you can now choose Canadian dollars as your account currency. Visit your Party Account to find out more.
Keeping your account active couldn’t be easier! All you have to do is log in to Party Poker and play 1 raked hand and or any MTT or STT.
As you’ve not used your account recently, we wanted to remind you that after six months of inactivity we charge an administration fee of 5 Euros each month. The first charge will be deducted in 15 days.
Make sure you aren’t charged: just buy in with as little as 50 cents and play one raked hand at our limit micro-limit tables."
 
Ouais, grosso modo, si tu reviens pas, on te pique 5 euros chaque mois sur ton compte dès le septième mois d'inactivité. Voleurs, maîtres chanteurs ! Bon, depuis ce mail, je n'ai pas remis les pieds sur la room et mon compte a été débité des quelques centimes y restants. Maintenant qu'il est à zéro, je sais pas comment il vont me piquer de la tune... Bref, tout ça pour dire que les méthodes de PartyPoker sont loin d'être élégantes, vous me suivez ?

introspection

La semaine dernière, j'ai été interviewé par Olivier sur son excellent blog (brag, brag, brag) et ce fut une expérience très sympathique. C'est vrai que depuis que j'ai lancé slowrolled, c'est plutôt moi qui interviewe les gens, alors ça m'a changé. Le lien avec le pourquoi de ce billet y est aussi relatif: c'est en lisant un article chez Olivier (Et toi, comment tu bosses ton poker ?) qu'un gros TILT a résonné dans mon cerveau de trentenaire : ça faisait un paie que je n'avais pas, à proprement parlé, bossé mon jeu. Moi qui était un dévoreur de bouquins et de magasines à mes débuts (ma bibliothèque compte pléthore de titres, dont je ne suis certes pas fier de tous : les Harrington, les Gordon, Poker Cadillac, Ace on  the River, Poker Power, Kill Elky, Poker Mindset, Vaincre son pire ennemi au poker, Joueur Né, Poker Pro, Poker : passer pro, Killer Poker, Les secrets des professionnels (...), Poker Tells, Le Poker au-delà du hasard, etc.), je n'avais pour ainsi dire plus pris le temps de me pencher sur les aspects techniques du poker pour améliorer mon jeu. Du coup, gros chambardement et passage à l'acte : création d'un compte sur Limpers (que je vais update en premium pour les vidéos), pillage dans les règles de l'art des vidéos coaching de Deucescracked, postage sur divers forums de mains à problèmes et dépoussiérage de ma bibliothèque poker. C'est assez évident, lorsque l'on veut progresser, d'entreprendre régulièrement ce genre de démarche, mais ça m'était un peu sorti de la tête depuis quelques mois avec slowrolled et tout. Je décide donc de bosser en premier lieu mon jeu en cash game; assorti de la création d'un compte sur une room ongame m'offrant 40% de rakeback (intéressés me contacter). Au programme : correction de leaks dans mon jeu, surtout en terme d'optimisation de value (je joue beaucoup plus en MTT avec un style small ball, du coup je perds quelques dollars à chaque bet en CG) pour commencer. Ce serait également pas trop moche si je recevais le don de gestion de bankroll aussi, mais là j'en demande trop certainement.

Pour finir, voilà une main qui m'a posé problème au DSO de Vienne, lors du side event :

Là, je dois avouer qu'elle me turlupine depuis plus de 10 jours cette main... On est au DSO Side Event de Vienne, 300€ de buy in, 190 joueurs, 20k, 40 minutes. À ma table, trois Hongrois dont deux nuls-passifs (bonne nouvelle), un Autrichien déjà short stack (il lui reste 4000), un p'tit vieux au fancy play, un Suisse que je connais pour l'avoir déjà joué, 3 randoms très discrets. Arrive la main, fin du level one (25-50):

Je suis au bouton (en blinds, j'ai les deux Hongrois nuls), je reçois

Un des joueurs discrets en MP ouvre 150, suivi du 3è Hongrois, en MP+1. Papy fold, CO (le Suisse) fold, je décide de raise 550. Les deux Hongrois nuls fold, discret fold, seul le 3è Hongrois call.

Flop :

Mon nouvel ami donkbet 700; je relance pour 2400. Il réfléchit, puis me sur-relance pour 6'800.

Que faites-vous ?

Info sur le Hongrois du coup : avait été très agressif pendant ce premier niveau; il m'a semblé avoir vu une accréd' presse à son cou.
   

24 octobre 2010

Ceci n'est pas du poker

   


Pourquoi ? Dans quel but ?

Parfois, les états d'esprit ont juste besoin d'être matérialisés. Poker, not poker, who cares ? It's just a matter of shouting out loud sometimes. Kinda poetry. I think.
    

14 octobre 2010

Je pars à Vienne, saucisse !



Demain. Pour y jouer le DSO du coin. Enfin quand je dis ça, c'est pas tout à fait vrai. Si je pars bel et bien à Vienne demain aux aurores, je ne suis pas encore sûr de jouer le main event des DSO (500€, 60 minutes de level, 50k de départ). Entre bankroll famélique et envie à définir, il est possible et probable que je m'inscrive au side event à 330€, qui débute samedi et qui tiendra sur deux jours (20k, 40 minutes). Les deux structures sont belles, même si celle du main est un bonheur pour les amoureux du beau jeu (en fait, cette phrase est faite pour rassurer tous les mecs qui se persuadent qu'ils savent jouer... Ils espèrent pour une fois "ne pas tomber sur des fishs qui poussent avec 7-3off dans le premier niveau", alors qu'en fait, belle structure, veut juste dire qu'on aura le temps de se rapprocher de la distribution statistique "normale" des mains de départ, c'est tout... et peut-être permettre à une serrure de juste ITM.). Je balance entre coeur et raison, ayant déjà disputé ce tournoi cette année à Dublin (victoire de D8, tout le monde s'en souvient). On verra lorsque je poserai les pieds vendredi à midi au Montesino, qu'a pas l'air d'être l'endroit le plus dègue du monde

Sinon, dans la vraie vie, celle où on se fait ièch' à jouer online parce qu'on a pas d'amis en vrai -en plus, j'ai pas facebook-, je me fais défoncer sur toutes les tables où je pose mes fesses virtuelles. Des trucs de malade m'arrivent et de façon répétée. J'en arrive même au point où, lorsque je suis allin preflop et que je tiens jusqu'à la turn, de savoir que la river sera magique. Dans ma face. Je conçois que c'est normal, la variance, et caetera... Mais c'est pénible. Il est peut-être temps de m'excuser auprès des dieux du poker de ne pas avoir cru en l'épée en plastoque orange. Pardon.



Sinon, vous avez remarqué, surtout pour mes amis français, le nouveau petit logo Pokerstarsen tête de cet article ? Ils offrent aux bloggers un freeroll 5'000$ garantis, fin octobre. On verra si j'en suis, ça me motive pas tant que ça pour l'heure. Mais il se murmure que le vrai WBCOOP pourrait renaître de ses cendres en janvier 2011... Bonne nouvelle pour ceux qui peuvent encore jouer sur le .COM. PS a aussi mis sur pied les RCOOP (Regional... la suite vous connaissez), 11 épreuves réservées aux ressortissants de 13 parties du monde que Pokerstars a définies. Les Suisses, donc moi, joueront avec les Allemands, les Autrichiens et les Lichtenchteinois. Super. Mais les épreuves sont belles et les prix garantis intéressants. Rendez-vous en novembre pour cette série de tournois. D'ici là...

2 octobre 2010

De pokeribus

   
[C'est marrant, je suis pas venu depuis longtemps et le seul truc qui me vienne à l'esprit est de lâcher mon humeur contestataire...]

Quinte runner-runner, set contre overset à la rivière, flush miracle, gutshot qui touche.

Tu connais tout ça, hein ? Ben, c'est arrivé à un pote à moi aussi. Pas de bol. But that's poker, comme ils disent. En plus, c'est le mois d'octobre, l'automne et son blues terreux qui fait que DR Spades se pète la gueule, en tilt (d'ailleurs, j'aimerais bien, moi aussi, m'appeler "docteur", ça le fait pas mal). En général, quand on se remémore cette phrase ("that's poker"), c'est que les choses vont mal. Ou qu'on est résigné. Peut-être qu'on a joué comme une pive, pas grave, that's poker. Causalité externe. Bras qui tombent. Fatalisme. C'est pas de ma faute, c'est tous des fishes, ils chattent. Mouais, pourquoi pas...

 
On vous l'avait peut-être pas dit, mais le poker, c'est un jeu de merde. Impossible à maîtriser. Sa part de chance fait que des donks gagneront toujours plus que vous. Oui, oui, c'est prouvé. Mais bon, faut entretenir l'éco-système, alors il faut bien que les fishes se gavent de temps en temps. En MTT, la variance est telle qu'il est possible que vous n'en remporteriez jamais un sur des fields de 500+ joueurs. Si on prend l'exemple cité dans l'excellente chronique de kipik sur la variance, il est tout à fait possible de toujours merder à la bulle de l'ITM, ou de la tf, en perdant un coup pour lequel on est donné favori preflop. 

Mais parce qu'il est toujours possible que l'on gagne ces coups, on joue encore. 

Depuis Moneymaker, le poker est une usine à rêve qui marche plutôt bien. Même des joueurs médiocres en ont fait leur gagne-pain d'une manière ou d'une autre, c'est dire ! Le poker, pour en revenir à nos quintes runner-runner, c'est surtout de la frustration. Quand t'es en tilt et que tu te brokes, c'est souvent de ta faute et il faut savoir dealer avec ça. Certains, d'ailleurs te donnent des conseils psychologiques. Cool. Mais, même si Buddha pourrait être un nosebleed (très bon titre, monsieur), y a pas de quoi en faire une tartine, ou de s'extasier comme une minette prépubère devant cette crevette de Justin Bieber. Je préfère de loin Patrick Jane. Ou Gregory House (bon, c'est pas forcément vrai, parce que celui que je préfère, c'est Iron Man... euh...mmhh... non... Spiderman, plutôt... attends... non...). Bref, la gestion de la frustration apparaît comme une qualité indéniable chez tout joueur de poker qui veut durer un peu. Mais c'est pas donné à tout le monde. Alors, tu vas courir, ou soulever de la fonte, ou fumer un tarpé, ou aller aux putes, ou je ne sais quoi encore (évite la roulette russe, c'est EV-; si, si je te jure...) pour te redonner le moral. Pour recommencer de plus belle. Parce que tu es sûr que t'es meilleur que les autres. Ben ouais, c'est vrai quoi, un jour on te la donnera, ton heure de gloire.

Le poker, c'est un jeu de merde. C'est comme ça. Note, ça n'empêche pas qu'on l'aime, non. Pour diverses raisons : le défi stratégique, l'adrénaline, le pognon, que sais-je? Mais ça reste une source de pétage de plomb et de réclusion sociale (tu comprends toi, les mecs des forums quand ils parlent entre eux en pokero-anglo-français ? Même Live Poker a cru bon de faire une rubrique traduction, si ça, c'est pas une preuve...). Le poker, on aime ou on aime pas. Et quand on aime, on est mal.

Mais, vu que y aura toujours des pinces à table, l'espoir est permis. 

Un jour, je l'aurai, oh oui, je l'aurai.

Le week-end dernier, je suis allé aux France Poker Series de Divonne, faire le coverage pour slowrolled.

Et des pives, j'en ai vues.