20 février 2011

SNG fifty50 : premières impressions

Voilà, je suis arrivé à la barre des 100 tournois joués, ce qui me semble juste assez pour pouvoir tirer quelques conclusions du ce nouveau format offert par PokerStars. Pour rappel, il s'agit de sit'n go à 10 joueurs qui rémunèrent 5 d'entre eux. Mais, au lieu, de doubler la mise lors d'ITM -comme c'était le cas pour les Don (double or nothing), vous êtes payés en fonction de la taille de votre stack. Par exemple, pour les fifty50 à 10.60$, vous gagnerez 0.33$ par tranches de 100 jetons qu'il vous reste, en plus du buy in. Ainsi, si vous rentrez dans l'argent avec 1500 jetons, vous recevrez 10$ (buy in) + 15*0.33= 14.95$. Ceci étant dit, il semble au premier abord que ces nouveaux formats soient un bon moyen de lutter contre la variance, mais sont-ils rentables ? C'est ce que je me suis employé à vérifier, donc.

Sur les cinq derniers jours, j'ai joué 102 SNG fifty50 (96 d'entre eux au format standard et 6 turbos, à cause d'erreurs d'inscription) en multitablant par 6. Avant d'aller plus loin dans les réflexions, voilà les chiffres:

102 tournois joués
4633 mains jouées
66% ITM
255.89$ gagnés
24% de ROI

Et un joli graphe de bankroll :

Hmmm, intéressant... Foreman, vous êtes sûr que c'est un ECG ?



Première constatation, sur cette série de 102 jeux, le ROI obtenu est plus intéressant que celui des SNG normaux, en tout cas pour moi qui tourne autour de 14-16% sur ces derniers. C'est donc un format sur lequel je compte m'installer assez rapidement afin de continuer à grinder ma bankroll. Ensuite, je constate qu'un profil de jeu standard suffit largement à obtenir ces résultats (j'ai joué 20/14; 4.5% de 3bet preflop et 48% de postflop agression frequency); pas besoin donc de tenter le fancy play à tort et à travers.

Sur mon expérience, on remarque la présence de 4-5 REG sur chaque SNG, ce qui peut aussi aider à la lecture du jeu dans certaines circonstances. Cependant ces derniers ne sont pas ceux qui vont alimenter les pots en dead money. J'ai souvent pu assister à des débuts très agressifs de leur part pour ensuite gérer l'entrée dans l'argent selon la taille de leur stacks. Efficaces, pas de moves superflus, constamment chercher le meilleur rapport entre risk/reward (puisque, à la bulle, tous les jetons que vous gagnez/perdez ont une influence direct sur le montant du prize), je crois que les REG symbolisent bien la marche à suivre afin d'optimiser les fifty50.

Parce que c'est là que tout se joue. Vous ferez des ITM, et même souvent. Mais un ITM à 11, 12, 13$ ne vous rapportera sur la longueur rien en terme de ROI, puisque, avec la variance, vous ne terminerez pas 100% du temps dans l'argent. Il faut donc, quand la bulle arrive, bien penser à adapter son jeu à la taille de sont stack. Je sais que ce sont des notions de base, mais il est important de les relever. T'es chipo, tu grattes des jetons. T'es short, tu choisis entre deux options: doubler à tout prix ou rentrer dans l'argent à tout prix. Les middle stacks, comme toujours dans le poker, ont la tâche la plus difficile, à savoir choisir de garder et consolider son acquis ou de monter du jetons sur le dos des autres middle stacks. Il peut arriver dans ces situations de folder des mains que jamais vous ne folderiez avant, juste parce que, par exemple, avec 3'000 jetons vous estimez que vous êtes bien et que le short va mourir sous peu. Ou de push en resteal avec une main marginale parce que "doubler là me fait gagner 9$"... La stratégie est donc primordiale à ce niveau de jeu. Considérant le long terme, je pense que, prévoyant 2/3 d'ITM, garantir 20$ de gains (soit 3000 jetons sur les 10$) est un minimum (environ 20% de ROI).

Les débuts de tournois sont assez sauvage et les livraisons ne sont pas rares venant de joueurs qui pensent que doubler absolument dans les premiers niveaux leur garantira un ITM. À propos de iveaux, la structure des fifty50 est propice à accélérer les confrontations. Augmentation lente (15-30, 20-40, 30-60, etc.), mais apparitions des antes très rapidement. De plus, beaucoup de joueurs ne savent pas s'adapter aux antes, ce qui fait son petit lot de dead money à chaque main. Les niveaux durent 6 minutes, 3 minutes pour les turbos. Je ne conseille absolument pas ces derniers si vous pensez avoir un edge sur votre limite; en effet, ils n'ont pas leur pareil pour tuer tout avantage.

Voilà ce ne sont que de spremières impressions, basées sur 102 parties, mais j'espère qu'elles vous auront un peu éclairés sur ce nouveau format. On termine avec les chiffres:

dépôt initial: 74$
Bankroll PS : 1101,37$
Bankroll Ongame: 370$

4 commentaires:

Ricardoc a dit…

Merci pour le test !
:-D
Il faut que je tente !
;-)

Divico a dit…

Tcheu voilà ce que j'appelerais un coup de grisou dans le lance-flamme dans ton rush on fire l'ami !
Ca donne sacrement envie de tester la formule en tout cas. De quoi donner l'energie de decalaminer le pot et repartir tout feu tout flamme sur des territoires ou le feu de brousse n'a pas tout cramé !
Amitiés
Divico
Ps: j'ai rescucité mon blog de ses cendres avec un défi aussi loufoque qu'original avec pour seule vertu de m'obliger à écrire chaque semaine avec plaisir et amusement. A +?

lesage a dit…

Merci pour ce retour d'expérience. Toujours pas eu le temps d'essayer, mais cela me semble beaucoup plus intéressant que les anciens DON que je détestais...

Denzel Cocktail a dit…

@lesage : j'ai toujours trouvé que les DoN étaient une aberration aussi...