"T'imagines pas ce qu'ils m'ont fait..." Ce bout de phrase, sorti -et traduit librement par mes soins- de la bouche du grand, du seul, de l'unique Phill Hellmuth, colle à la réalité de mon week-end pokeristique. Un calvaire, une horreur, le summum de la souffrance autour des tables. Mon challenge sit'n go pique du nez, après avoir vécu une série de 11 tournois sans arriver à me hisser dans l'argent. Des 70/30 perdus à la bulle en veux-tu, en voilà, des rivières assassines à ne plus savoir qu'en faire... Bref, gros malaise sur mon jeu. Je suis parvenu à jouer la bulle dans 75% des sng auxquels je me suis inscrit, sans aller plus loin. Une crevée, toute belle, au poteau. Alors, oui, mon jeu à la bulle a sûrement eu des points faibles, je n'ai pas optimisé certains coups, alors que j'en ai foiré d'autres. Mais, là... Trop! C'est très difficile, comme je l'ai dit dans un billet précédent, d'enchaîner encore et encore les mains et de ne pas être affecté de l'incidence sur notre jeu de l'une ou l'autre d'entre elles. Surtout en tournoi où le bad beat vous expulse de la table comme un malpropre, les poches vides. Quelle violence, les amis!
Comme souvent quand le online m'entraîne dans un bad run, je me repose sur les MTT live. Samedi, du coup, direction fripoker, pour un 100+25 CHF avec 45 joueurs au départ et structure agréable (10'000 de stack, 25-50 et 30' de round). Alors que je ne joue quasiment pas un coup durant les trois premiers niveaux, je me dis, quand je reçois KK en milieu de parole, que ma relance va être respectée. Ben non. Et quand un As apparaît au flop, je me dis que je peux faire coucher pas mal de A-x, en représentant AK. Ben non. À la turn, je me dis qu'un second barrel fera définitivement taire les contradicteurs. Ben non. Vilain me montre AJ et emporte le coup et 6000 de mes jetons en me postillonnant dans l'oeil (si, si, véridique), bulbutiant qu'il ne m'avait jamais cru. Ah. C'est le même genre d'histoire qu'il m'arrive un peu plus tard quand je relance un pot non ouvert en fin de position avec A6s et que je suis call par la SB. Mon couillon mise sur un flop 2-4-8 rainbow. Ne voyant pas l'aide qu'aurait pu lui rapporté un tel tableau, je le surrelance, il me calle. La turn est un 7, il checke... Je fais tapis... Qu'il s'empresse de payer. Normal, il venait de toucher une paire de 7... (A7o en main). Estomaqué, je me lève, tape sur la table en disant "bien joué!" (ce que je ne pensais bien évidemment pas...) et il me rétorque: "je t'ai jamais cru!..." Pauv' pomme, va. C'est la dernière fois que je ne joue pas une main dans les premiers rounds pour me construire une image...
Mais où voulais-je en venir? Ah oui, voilà: stop. Je stoppe mon challenge, les MTT et le live pour une semaine. Peut-être un peu de CG online en microlimit. On verra.
Marcel Zanini l'avait pourtant dit: "Je ne te crois pas!"
6 commentaires:
Yep, c'est dur car le poker joue parfois sévèrement avec nos nerfs. Reste bien lucide et garde ta qualité de jeu, tu reviendras encore + fort ! On va tous les destacker les Marcel Zanini en puissance !!
a+.
Merci pour les encouragements!
Je n'ai plus qu'un jour à tenir dans ma semaine de pause en MTT et SNG, et je pourrai me remettre à la chasse aux Marcel!!
Je ne suis pas sûr que tu les aies bien joués les deux coups décrits à Fripoker. Dans le premier, Vilain avait-il le profil à lâcher sa paire d'as floppés? Si ce n'est pas le cas, pourquoi insister. Dans le second coup décrit, je peux comprendre Vilain. Ta relance n'est pas très crédible au vu du flop avec toutes ces petites cartes.
Tu écris, je cite: "C'est la dernière fois que je ne joue pas une main dans les premiers rounds pour me construire une image!"
Oublie même l'idée de te construire une image! Dans des tournois type fripoker, ça ne sert à rien. Juste à perdre des jetons bêtement. La plupart des joueurs ne sont pas du tout attentifs à l'image que tu dégages sur la longueur du tournoi. Ils jouent leurs cartes, point. Et les autres, ils ont déjà une image de toi, parce qu'ils ont joué assez souvent contre toi.
De manière générale, se construire une image, ça ne sert à pas grand-chose, surtout en MTT. Quand tu viens de passer deux heures à patiemment te construire ton image, paf, la table casse. Ou alors tu ne reçois pas les cartes qui te permettraient de profiter de ton image.
Ce qui est utile en revanche, c'est quand on rentre dans un coup contre un bon joueur, attentif à l'image qu'on dégage, c'est de se demander quelle image il peut avoir de moi sur la base de mes précédents moves et comment pourrais-je en profiter.
Si j'ose encore un conseil, quand on est en plein bad run, forcément ça finit par affecter la qualité de son jeu et on perd le bon timing. Le meilleur moyen, c'est d'en revenir aux fondamentaux: resserrer son jeu, restreindre le choix de ses mains de départ, oublier les bluffs pendant un temps.
Il faut reconstruire son jeu brique par brique. Et attendre d'acquérir à nouveau de la confiance pour jouer des coups plus évolués.
Tout cela amha de noob
"Blueberry a dit...
"Je ne suis pas sûr que tu les aies bien joués les deux coups décrits à Fripoker. Dans le premier, Vilain avait-il le profil à lâcher sa paire d'as floppés? Si ce n'est pas le cas, pourquoi insister. Dans le second coup décrit, je peux comprendre Vilain. Ta relance n'est pas très crédible au vu du flop avec toutes ces petites cartes.""
Pour le premier coup décrit, c’est effectivement un leak dans mon jeu ce jour-là. Je n’ai pas suffisamment pris le temps de profiler l’adversaire. Ou, pour m’exprimer au plus près de la réalité du moment, je n’ai pas voulu écouter et appliquer ce que cette petite voix dans ma tête me disait. Je savais très bien que vilain (dont je tairais le pseudo par courtoisie) n’était pas du genre à jeter un as, même faiblement kické. Je le savais, mais je n’ai pas écouté, parce que j’étais le roi du monde avec ma paire servie. J’ai été pris en flagrant délit d’egotisme, d’agression et de volonté d’omnipotence. Un peu comme dans le deuxième coup d’ailleurs… Même si, honnêtement et avec le recul, je comprends toujours pas le play de vilain…
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